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2 avril 2013 2 02 /04 /avril /2013 21:31

 

Dans la pensée juive on vient de Dieu. Donc on à la connaissance, on sait tout ... du monde et de Lui.

 

Mais car il y a un mais, vous comme moi avons constaté que c'est faux, on est loin de savoir tout. Alors ?

 

Selon une légende talmudique,à la naissance un ange apparaît et nous enjoint de tenir ce savoir secret.

 

nez.jpg

 

L'ange pose son doigt sur la bouche du bébé et à cet instant précis, il oublie tout. C'est alors qu'il entre dans la vie terrestre.

 

Du geste de l'ange, il reste une trace : le petit creux qui dessine une fossette au centre de notre lèvre supérieure et la base de notre nez: le philtrum... Alors seulement, on sort du ventre de notre mère.

 

Ensuite il lui faudra bien toute une vie de recherches personnelles et avec les autres pour retrouver ce savoir ... avant de retourner à Dieu.

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25 mars 2013 1 25 /03 /mars /2013 18:43

Par hasard je suis tombée sur cette fabuleuse histoire du Machu-Pichu qui tien son nom du quechua machu: vieille, et picchu montagne.

En fait C'EST VRAI !! il y a quelqu'un dans la montagne

machu-copie-1.jpg


Très étonnant il suffit de prendre photoshop et de trafiquer un peu le décor pour obtenir ça :

Machupichu.jpg

Et "ça" c'est la carte postale vendue sur place (parce que jamais sur place aucun touriste n'arrivera à refaire ce cliché);

C'est un peu le BUZZ du lieu.

 

Personnellement je trouve qu'il est inutile de photoshoper, même sur les clichés d'origine on voit en se penchant que la montagne Machu-Pichu est un visage humain, pâré d’ornements indiens

Machupichu-copie-1.jpgMais avec photoshop c'est vrai que c'est encore mieux, non ?

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24 mars 2013 7 24 /03 /mars /2013 18:18

chien-chat-n.jpg

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10 mars 2013 7 10 /03 /mars /2013 10:54
    Cet article est volontairement écrit dans un esprit d'ouverture religieuse, mais il ne faut pas se leurrer: un égrégore est créé par la prière.
egregore.jpg

Un égrégore est une "masse" d'énergie matérialisée suite à une demande.

Demande à Dieu, à la Nature, à la Vie, aux Ancêtres.

Mais il y a aussi le côté obscure le la force, si il est adressé à un gourou ou à un démon, un égrégore peut être une masse d'énergie négative, contraignante, oppressante, névrosante.

 

 
La demande/prière/incantation (je prends toutes les précautions linguistiques pour ne pas apparaitre comme une fan de Dieu et de ses anges ;-) ) peut aussi être "un appel à l'aide".

Plusieurs témoignages de poilus de 14-18 relatent l'apparition de la vierge Marie au-dessus des tranchées. La peur de tous ces jeunes hommes qui pensaient à leur maman se matérialisait par l'apparition bien réelle et visible de la vierge.

 

C'est la force de l'esprit qui devient puissance concrète.

 

Un égrégore est une masse d'énergie matérialisée. Je me souviens avoir vu des tableaux de saints ou ermites sujets à force de prières à des apparitions de Christ en croix ou d'un dieu barbu ou de victuailles. Libre à vous de penser ce que vous voulez à propos de ces tableaux, de ces ermites et de ces peintres.

 

Plus il y a d'esprits qui demandent, (ici tous ces jeunes soldats)

Esprits
plus l'égrégore sera grand et puissant sur la matière (images tirées du film "princesse Mononoké")
3092609261_1_101_CBwzwZEX.gif
 
Il existe plusieurs types d'égrégores, les bons, les mauvais, les petits, les puissants, certains sont liés à un lieu, à un objet, (une table) d'autres sont disponibles n'importe où.
 

Plus des pratiques sont faites régulièrement, prières, incantations, souvenirs, commémorations, rituels, rites, célébrations et plus elles sont faites par un grand nombre de personnes, plus un égrégore aura de quoi se créer, s'enrichir, se nourrir, et plus il deviendra perceptible, puissant, source d'énergies.

 
 

12.jpg   

La plupart des auteurs ne parlent que des égrégores formés par des groupes de douze personnes.

 

   Aucune idée pourquoi, référence aux 12 mois de l'année peut-être, ou aux 12 apôtres, car l'égrégore de l'église catholique est un des plus puissants

 

1) Les égrégores personnels (Elémentaires):

encore appelés "anges gardiens"

           Si vous pensez suffisamment souvent, suffisamment longtemps, avec la même idée (je parle à mon ange gardien) avec les mêmes rituels (mots, phrases, intentions, remerciements), alors vous parviendrez à créer votre Égrégore personnel

 

ange.jpg
 
qui se renforcera à chaque demandes, rendant celles-ci de plus en plus efficaces.
    Ainsi votre égrégore peut être plus fort qu'un égrégore qui essaye de vous attaquer. Clairement : votre ange gardien s'il est relié à votre religion (si vous priez régulièrement), vous protège du mauvais oeil, surtout si ce mauvais oeil n'est lancé que par une seule personne.
        La forme-pensée qu'est l'Egrégore élémentaire, créé par une seule personne, est très fragile si elle n'est pas reliée à l'égrégore plus grand d'une religion. Mais il est possible d'avoir un égrégore personnel sans religion, ma bonne étoile/chance.
       Pour le maintenir il faut le nourrir régulièrement de pensées, d'intentions, de prières, faute de quoi il disparaîtrait.
        Cette disparition vous l'aurez bien compris est définitive. C'est un autre égrégore qui réapparait si il y a demande. Il sera tout neuf, il faudra tout recommencer, tout reprendre, le fortifier régulièrement d'énergie.
 
             

2) Un égrégore = les énergies d'un groupe

1+1=3

l'égrégore étant la force supplémentaire générée par le groupe.
     Un égrégore peut apparaitre "se matérialiser" dès qu'il y a au moins 2 personnes.
Il se crée en fonction de l'implication de chacun, de ce qu'ils cherchent à faire.
chant
         Par exemple, dans les chants corses apparait parfois une voix supplémentaire que l'on appelle un  égrégore vibratoire.
 
Plus il y a de personnes, plus l'égrégore est puissant.
 
covenL'Egrégore de l'Eglise Catholique est plus puissant que celui d'un petit coven de sorciers, qui, lui-même, est plus puissant qu'un égrégore personnel. 
        Sachez aussi que l'égrégore aura les caractéristiques que lui prêtent ceux qui le nourrissent.
        Les démons, les déesses, les dieux, etc... sont des égrégores et leurs caractères sont ceux que les hommes leur ont donnés.
       

3) Les égrégores éphémères

Qui n'a jamais ressenti lors de match de basket de tennis ou de rugby cette communion de foule, cet effet de groupe grisant.

        saut.jpg
      Lors de match de foot ou d'épreuves sportives.
   Les gens se réunissent pour un objectif commun, partagent un égrégore commun durant le temps que dure l'évènement.
   Quand chacun se détache ensuite du groupe, quand chacun rentre chez lui, l'égrégore disparait, la cause de l'union, la communion, étant achevée.
    Pareil lors d'un flash mob
 
4) L'indépendance d'un égrégore
dans le temps et dans sa puissance:
 
    Le culte des ancêtres est l'une des plus ancienne religion sans dieu. Ce culte est supposé entretenir un lien de communication entre les vivants et les morts.
    En plus des demandes, il y a sacrifice d'offrandes et le lieu est très important: un temple des ancêtres est construit en un lieu précis: C'est là qu'il y a communication.  
     Des conseils de vie sont ressentis dans ce temple, par chaque membre de la famille. Chacun également perçoit la  protection des ancêtres.
              
   Un égrégore peut prendre une telle puissance, ou être suffisamment vieux pour obtenir une certaine forme d'indépendance et de conscience.
      Les personnes membres d'un tel égrégore partagent des énergies diverses à la fois astrales et mentales d'où la notion de "pensée" d'un égrégore.
 

             templiers.jpgCertains égrégores sont d'une telle puissance, d'une telle force qu'ils ne mourront pas si le groupe meurt. Il suffit que l'idée du groupe existe toujours: exemple un ordre religieux n'existant plus, mais dont on parle encore et encore, et dont l'égrégore s'entretient par la croyance de l'existence de ce groupe. C'est le cas pour les templiers, les cathares.
 
Détruire un égrégore?
C'est quasi impossible en pratique.
Il faudrait que le groupe n'existe plus, et que le groupe soit oublié.

moloch    
      Mais heureusement c'est ce qui est arrivé à d'anciens dieux comme Moloch dieux des Ammonites, ethnie Cananéenne, auquel il fallait sacrifier, en le jetant dans les flammes, le premier né de chaque famille !
 
 
 
 
 
5) L'égrégore, peut aussi, être indirect
       enfer-copie-1.jpg Exemple: Satan.
    En plus des religions sataniques qui entretiennent son égrégore, il y a ceux qui, sans croire en lui, ni être affiliés à lui, le redoutent et ont peur de l'idée de drame qu'il pourrait générer. C'est une pensée, ça suffit.
    Un égrégore se forme autour du concept de Satan, du démon. Egrégore dans lequel Satan peut bien entendu se servir.
    Pour détruire Satan, il faudrait donc détruire, 1°ses disciples, 2°son égrégore direct et 3°son égrégore indirect d'où il tire une force considérable.
      Et c'est là que nous entrons dans les limites des possibilités, tant que quelqu'un pensera à Satan, ou aura peur de lui, l'égrégore ne peut être détruit, car il sera toujours alimenté.
     Satan tire sa force de la peur qu'il inspire, plus vous aurez peur de lui, plus il sera fort autour de vous.
 
6) L'usage de l'égrégore en magie: pour une réserve d'énergie. 
         magie.jpg  La notion d'égrégore et de magie égrégorique est très complexe. Tout dépend du nombre de participants, du rituel, du lieu, de l'ancienneté des pratiques, de leur régularité, de la force mise par chacun, des objets utilisés ...
 
            Si vous faites partie d'un égrégore, il est pour vous un soutien et une réserve d'énergie que le groupe met à votre disposition. Cette énergie a bien entendu des limites et des subtilités par rapport à votre position dans le groupe, votre implication, et la volonté générale dudit groupe.  
        Ce n'est donc pas un stock illimité à usage non réfléchi.
        De plus, lors d'égrégore quasi conscient et très développé, ça peut être carrément lui qui vous bloque agissant comme un inconscient collectif.

7) Un égrégore, par la force qu'il représente, protège.
              Si vous voulez une métaphore simple:
C'est un Colosse, un vrai père protecteur.
Aux pieds d'argile car il émane des hommes, c'est le reproche fait aux religions : elles sont toutes inventées par les hommes. (Attention je ne viens pas de dire que Dieu est un colosse aux pieds d'argile, ni qu'il est inventé par les hommes. La foi en Dieu est autre chose et il n'est pas nécessaire d'avoir la foi pour bénéficier d'un égrégore ni pour être sous sa protection)
           Plus le groupe est construit, fort, structuré, conscient des énergies qu'il manipule, plus l'égrégore peut être utilisé pour protéger l'ensemble des membres.
  earth-copie-4.jpg      En intégrant le groupe, vous bénéficiez ainsi de sa protection.
        En vous connectant aux énergies de l'égrégore, celui ci vous protège des attaques et par la force qu'il représente, les amortis et les dispatche entre les membres.

        Évidemment, dans certains cas un égrégore peut attaquer un autre égrégore dans des conflits intergroupes.
        Là le "gagnant" sera l'égrégore, et donc la structure, la plus puissante, la plus précise, la plus vieille (par la force accumulée).
        Ne rigolez pas, ces luttes ont comme enjeu des hommes et des femmes. Des personnes aspirées dans des sectes mais pas que.           
        Il ne faut pas rêver, face à l'attaque d'un groupe contre un individu, il est impératif de se tourner vers la protection d'un autre égrégore (en clair, si vous êtes attaqué par un groupe religieux, et que cela vous met en péril, tournez vous vers un autre groupe religieux que vous connaissez moins agressif, pour bénéficier de sa protection).
  Tout est niveau d'énergie
         et une personne isolée, même la plus puissante du monde a des limites qu'un groupe n'a pas.

          En entrant dans un groupe occulte pour votre évolution personnelle: vous profitez de tout le travail effectué par des générations de personnes qui ont réfléchit avant vous, et de même vous partagerez les fruits énergétiques de votre travail. Vous renforcez le groupe en profitant de sa force pour vous même.
 
              8) Retour dispatché entre chaque membres:
                  c'est l'avantage
       priere.jpgUne action faite par un membre du groupe pour le groupe va amener des énergies positives ou négatives dans le groupe, distribuées à chaque membre du groupe.
       Les retours partagés sont tout autant positifs que négatifs, il n'y a pas de restriction.
 
En substance: Quelqu'un fait un travail positif, l'égrégore du groupe se fortifie et cela profitera à tous.
 
       Mais si l'acte est nuisible, cela désavantage tout le monde !
 
                pape.jpg de gros retours d'énergies non contrôlées: l'égrégore va amortir le choc et dispatcher les énergies négatives à l'ensemble du groupe.
       
        Pour protéger le groupe il faudrait bannir le membre et encore, il y a aura toujours une part d'amortissement indirecte (très minime) si la personne était un membre éminent de ce groupe.
 
        La légende veut que le peuple juif paie d'avoir révélé les secrets de la Kabbale à des Goys (des non-juifs), c'est tout le peuple juif qui paie, pas seulement celui qui l'a fait.
Ca me parait un peut fort mais ce sont les juifs eux-mêmes qui le pensent.

        9) Les limites de l'égrégore :  un égrégore ne peut pas tout faire !
          Si l'égrégore est suffisamment évolué, il peut atteindre une conscience, mais elle reste très limitée.
Par exemple impossible d'envisager de converser avec lui.
Si vous conversez, ce n'est plus avec un égrégore.

      

       Les médiums peuvent ressentir un égrégore, ils le perçoivent comme une entité qui leur apparait avec la forme précise que le groupe lui à donné.

       Un contact avec l'égrégore dans des manifestations du groupe où il est fortement uni, peut donner des sensations de transcendance, de décrochage, par le partage et la circulation des énergies importantes durant ces moments là.
Ex: dans le culte des ancêtres, les transes, le culte vaudou.
         
         Un égrégore pourra toujours avoir un autre égrégore plus puissant que lui en face.
 
        10) Sortir d'une structure égrégorique, et impact d'une sortie:
         Se détacher d'une structure égrégorique (quitter un groupe donc) va dépendre de votre implication dans ce groupe et de la liberté de partir que le groupe vous laisse, ... ou pas.

      rescapee.jpgImaginons que vous souhaitez quitter une structure quasi sectaire qui ne supporte pas les départs.

      Dans ce cas là, on peut constater des sensations d'attaques par l'égrégore: des sensations d'appels, des rêves récurrents, des pensées biaisées... Si vous devez faire le deuil du groupe, lui aussi et ça n'est pas toujours gagné !      

 

       Certaines personnes quittant un groupe, peuvent ressentir des sensations de malaise, de nausée, de rejet, simplement en revenant prendre des nouvelles d'un membre du groupe, surtout si le groupe en question a souhaité le départ et ne souhaite pas le retour .
   Vous êtes ainsi "persona non grata" par l'égrégore qui entre en conflit avec vous.
 
   En sortant, vous ne récupérez pas l'énergie investi dans ce groupe et placée dans l'égrégore, ni les retours que vous avez partagé.
   Et si vous êtes à l'origine d'un retour partagé négatif qui a été amorti par le groupe, il vous faudra assumer seul votre faute à votre sortie.
 

 

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8 mai 2012 2 08 /05 /mai /2012 22:15

fcdce968.jpg0 c'est le vide. l'oeuf originel fermé.

1 le minéral. Un pur trait vertical. Pas d'attachement, pas d'amour, pas d'épreuve, pas de conscience. Il est simplement là.

2 le végétal. Un trait horizontal surmonté d'une courbe. Attaché à la terre par sa barre horizontale qui l'empêche de se mouvoir, il aime le ciel et lui présente ses feuilles et ses fleurs pour recueillir sa lumière.

3 l'animal. Deux courbes. L'animal s'est détaché de la terre, il aime la terre et aime le ciel mais il n'est attaché ni à l'un ni à l'autre. Il n'est qu'émotions, peur, désir, il réagit en esclave de ses émotions ...Les deux courbes sont des bouches qui mordent ou embrassent, il est prédateur et proie. Il a peur en permanence, peur de ne pas être nourri, peur de ne pas être aimé. C'est pour cela qu'il s'agite constament.

4 l'homme. Une croix de carrefour de choix, de direction: la croisée des chemins. Si le 4 réussit son changement, il basculera dans le monde supérieur. Grâce à son libre arbitre il a le choix entre rester au stade animal (et donc vivre dans la peur et l'envie), stagner dans le croisement (attitude qui consiste à laisser ses enfants résoudre le problème à sa place) ou évoluer vers le niveau de conscience supérieur.

5 l'homme conscient. C'est l'inverse du 2. Il est très fortement attaché au ciel par sa ligne horizontale supérieure et il aime la Terre par sa courbe inférieure. C'est un sage qui a transcendé sa nature animale. Il a pris de la distance par rapport aux événements et ne réagit plus de manière instinctive ou émotionnelle. Il a vaincu sa peur et son désir. Il aime sa planète et ses congénères tout en les observant de loin.

6 l'ange. L'âme éclairée libérée du devoir de renaître dans la chair, sortie du cycle des réincarnations, libérée de tout blocage supérieur ou inférieur. Pur esprit qui ne ressent plus la douleur et n'a plus de besoins élémentaires. L'ange est une courbe d'amour, une pure spirale (#spiritualité) qui part du coeur, descend vers la Terre pour aider les hommes et remonte vers le haut, encore plus haut, pour atteindre la dimension supérieure. 6 est également la forme du foetus en gestation

7 l'élève dieu. Tout comme le 5 il a une barre qui l'ancre en haut, mais au lieu de présenter une courbe d'amour vers le bas, il a une ligne qui signifie qu'il agit sur le monde d'en bas. Le 7 est une croix comme un 4 renversé, c'est une épreuve, un carrefour il doit réussir quelque chose sur terre pour continuer à monter.

8  Dieu, c'est l'infini. Si on le dessine, on ne s'arrête jamais. C'est l'affranchissement du temps.
9 c'est le fœtus en gestation. 9 est l'inverse du 6. La spiritualité qui part du coeur, remonte vers son père et redescend vers les hommes pleine de force et d'amour. Le fœtus s'apprête à retourner au réel. Dieu va s'incarner va donner naissance au...
10 c'est le zéro de l'œuf originel, mais de la dimension supérieure. Ce zéro de la dimension supérieure va lancer de nouveau un cycle de chiffres mais à une échelle plus élevée. Et ainsi de suite.
Chaque fois que l'on trace un chiffre, on transmet cette sagesse.

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6 mars 2012 2 06 /03 /mars /2012 10:57

J'adore cette histoire qui pourtant est liée à beaucoup de morts quand même !

1 – Le curé d’Aullène

Aullène, altitude, neuf cents mètres ; mille habitants en 1896; situé au milieu des montagnes sentant bon les herbes de Méditerranée ; environné de châtaigniers, d’oliviers et de pins, le village menait une vie sans histoire.

Dans la semaine on gardait les bêtes, on cultivait les jardins et – les jours sans vent – on gaulait les châtaignes. Le dimanche on revêtait ses plus beaux habits pour aller à l’église, et l’on chantait à pleine voix des mots latins qu’on ne comprenait pas ; cela ajoutait une atmosphère mystérieuse, pleine de charme, à la sainte messe. Dans sa grande bonté, le Seigneur n’empêchait pas les garçons de repérer les filles, et les filles de très bien voir les garçons sans jamais les regarder.

Le curé était satisfait de ses ouailles, et les ouailles de leur curé, d’autant qu'il était un enfant d’Aullène ! En voilà un qui comprenait ses paroissiens, vivait en harmonie avec eux.

A  Aullène, le Bon Dieu était corse, comme il était pinsoutou à Paris, allemand à Berlin et italien à Rome ! C’est ce qu’expliquait ce dimanche là, le bon curé Parabelli Dominique dit « Père Dumé » : «  Je ne reproche pas au Bon Dieu d’être pinsoutou avec les pinsouti et italien avec les italiens, mais sa meilleure façon d’être, c’est encore la nôtre. Et s’il n’approuve pas toujours nos petits fricotages politiques, il ne peut pas s’en fâcher tellement : il est si bon ! »

Ces propos exauçaient les souhaits de la population. A travers son officiant, on s’entendait rudement bien avec le Bon Dieu ! « Pourtant, dans nos relations avec le Bon Dieu, un point reste obscur  » - L’orateur fit une pause et chacun comprit qu’un problème important allait être abordé. Même les jeunes axèrent vers le curé leurs yeux et leurs oreilles. «  Il s’agit de notre « vendetta » Qu’en pense-t-on LA-HAUT ? »

Il n’était personne dans l’auditoire qui ne ressentit un pincement au cœur : la plus noble des traditions était-elle condamnable ?

« La loi divine ordonne : Tu ne tueras point ! Or, il ne faut pas se le cacher, notre prestigieuse vendetta ne va pas dans ce sens ; et même, à bien regarder, elle prend une direction assez différente.

Je vous l’affirme en toute conscience, la question n’est pas résolue par un fusil offert offert au curé ou un bracelet d’or placé au bras de notre bonne Vierge ! Que non ! Cela ne suffit pas. »

De l’auditoire une voix anxieuse monta : « Un fusil neuf, calibre douze, et un bois de châtaigniers pour le curé, plus deux bracelets d’or pour la Vierge ; n’est-ce pas correct ? »

Tout le monde avait reconnu la voix de Jean-Baptiste Lucchini, le nouveau bandit d’honneur de la commune.

Le Père Dumé reprit : « La proposition de Jean-Baptiste a du sens et elle n’est pas incorrecte, assurément. Si j’étais le Bon Dieu, ça ne me paraîtrait pas mal du tout. Mais je ne suis pas le Bon Dieu. Ce qu’il veut, nous allons l’examiner ensemble … » 

Les auditeurs respirèrent : le curé qui, par profession, est un familier du Bon Dieu, n’avait pas condamné la vendetta. Ce que le ciel pouvait en dire à travers les Saintes Ecritures était secondaire : les garçons recommencèrent à s’intéresser aux filles, et les filles à voir les garçons, sans tourner la tête.

 

Un bruit courut la montagne : le vieux berger Parabelli Antoine était mort … d’une chevrotine en plein cœur, tandis qu’il gardait son troupeau au col de Bavella !

- « Père Dumé, n’était-ce pas un oncle à vous ? »

- « Je ne me souviens pas d’avoir jamais eu un oncle Antoine » répondait placidement le curé.

- « On dit que les frères Versini rôdaient dans les parages » insistaient quand même les questionneurs.

- « Chacun a le droit de se promener » reprenait le prêtre avec un sourire bon enfant.

On n’osait pas questionner plus avant le Père Dumé. Personne n’ignorait que Parabelli Dominique était le neveu d’Antoine et que, désormais, le droit de vendetta lui appartenait.

La population locale allait savoir si le Bon Dieu était vraiment corse ou pinsoutou.

On épia le père Dumé.

Au bout d’un mois Aullène craignait que le Bon Dieu fut pinsoutou. Dans sa tristesse, la population relâcha sa surveillance et marqua sa désaffection envers le curé : il n’était qu’un diseur de messes !

C’est alors qu’éclata la nouvelle : les deux frères Versini avaient été tués raides, chacun d’une chevrotine au cœur – calibre douze – en plein midi, place de l’église, à Sartène. Un coup magistral, à deux pas de la gendarmerie, et un vendredi, jour de marché, encore !

A Aullène, on ne posa pas de question. On vibra d’enthousiasme. On pouvait jurer qu’à l’heure des meurtres le bon curé Parabelli disait une messe pour la récolte des châtaignes : cent témoins l’avaient vu et pouvaient en témoigner. C’est là ce que recueillirent les gendarmes, quand ils vinrent à Aullène.

Avec la même ferveur, à Vizzavona, tous les Versini, parents et alliés jusqu’au sixième degré, avaient de leurs yeux vu le curé Parabelli vêtu en berger, près du lieu du crime, son fusil encore à la main, celui-là même que lui avait donné récemment Jean-Baptiste Lucchini. Ils le jurèrent tous, solennellement, au brigadier de gendarmerie.

Mais les autorités avaient, là-dessus, leur religion. La logique de la coutume indigène fut seule retenue : le curé fut condamné (par contumace) par le tribunal, et l’évêque d’Ajaccio lui retira sa délégation pastorale.

Pourtant à Aullène, rien n’avait changé. Chaque dimanche la messe était dite par le père Dumé. Toute la population, fière de son prêtre, y assistait. Les gendarmes de Sartène arrivaient toujours après la messe, alors que le curé Parabelli avait regagné le maquis … Ainsi, les dimanches succédaient aux dimanches, dans l’harmonie des beaux jours retrouvés.

 

2 – L’intervention des pinsouti

A Paris, le petit père Combes, alors ministre de l’instruction publique, des beaux arts et des cultes, cherchait noise à tout ce qui portait calotte, cornette ou tiare : un vrai maniaque de la chose. Ce qui provoqua une réaction vigoureuse de la hiérarchie … tant et si bien que le pays entier se partagea en deux camps : les combistes et les défenseurs de la Sainte Église.

Les combattants, armés de la « somme théologique » de saint Thomas d’Aquin d’une part, de l’arsenal de Voltaire d’autre part, s’affrontèrent avec toutes leurs forces.

La Somme pesante de Saint Thomas commençait à écraser les combistes lorsqu’un secours inespéré leur arriva de Corse, sur les ailes d’un journal républicain bon teint que lurent, avec une égale avidité, les deux adversaires. Le journal disait en substance : « Tous les curés sont des brigands, le curé d’Aullène en est la preuve ! » Suivait une relation détaillée de l’affaire. Le petit père Combes triompha. Il pavoisa, prépara la séparation de l’Église et de l’État et satisfait, quitta le pouvoir.

L’émotion fut grande dans l’Église de France.

L’évêque d’Ajaccio, sommé d’expliquer l’histoire, passa un mauvais quart d’heure. A sa demande, une compagnie de gardes républicains débarqua sans cérémonie. Elle fut discrètement dirigée sur Aullène. A l’aube du dimanche suivant, les gardes entouraient l’église : il n’y eut pas de messe.

Après un mois, une délégation d’hommes et de femmes se présenta à l’évêque : « Monseigneur, on nous prive du Bon Dieu ! Des fidèles comme nous fervents catholiques et tout … ! Est-ce que nous n’avons pas droit au Bon Dieu ? Monseigneur, ça n’est pas possible ; ça ne serait pas chrétien ! »

Pour être délivré de ces protestations malcommodes, l’évêque dut promettre que les messes reprendraient dans les huit jours à l’église d’Aullène. A cette fin, il utilisa ce qu’il avait sous la main et, faute de mieux, nomma curé d’Aullène un jeune prêtre, récemment sorti du séminaire.

- Ayant effectué à pied les vingt kilomètres qui séparent la ville de Petreto Bicchisano d’Aullène, le nouveau curé entra vers seize heures dans le village. Fourbu, assoiffé, couvert de poussière, il vit une localité sans vie. Les portes et les volets encore ouverts se fermèrent à son approche. Ne comprenant pas, il frappa à la première porte, insista et se fit connaître : « Je suis l’abbé Dupont, le nouveau prêtre d’Aullène, que monseigneur l’évêque vous envoie ! »

Du fond de la maison, une voix de basse profonde répondit : « Y a personne ! »

L’abbé Dupont crut qu’on ne l’avait pas compris et reprit : « L’évêque d’Ajaccio m’envoie vers vous, pour être votre prêtre à Aullène et exercer mon ministère parmi vous. »

La voix de basse, à l’intérieur de la maison, se fit violente : « On vous dit qu’il n’y a personne ! N’insistez pas et foutez le camp ! » Abasourdi, le jeune prêtre entendit, à chaque porte où il frappa, le monotone : « Y’a personne ! »

Enfin, il aperçut un jeune berger qui lui souriait : c’était le simplet d’Aullène. Il conduisit le prêtre jusqu’à un ruisseau où celui-ci lapa jusqu’à plus soif, lava son visage, ses mains, ses pieds et revint à Aullène. Aucune porte, aucune fenêtre ne s’était ouverte.

La nuit venait. Le prêtre entra dans l’église, passa dans la sacristie et constata qu’à travers le toit effondré, on voyait briller les étoiles. Il s’assit sur le sol, grignota une croûte de pain tirée de sa besace, s’enroula dans sa pélerine et, la tête posée sur son sac, essaya de dormir. Le froid de la fin de la nuit le réveilla. Gelé, fatigué, courbatu, il se secoua et décida de dire une messe basse. Il alluma deux bougies qu’il avait apportées et, dans la solitude d’une église vide, commença l’office.

Comme il saisissait la petite croix d’argent de l’autel pour la porter de l’autre côté, vingt mains surgies de l’ombre, la lui arrachèrent et la replacèrent au même endroit. Quand il ouvrit l’Evangile, vingt mains le lui refermèrent autoritairement.

A la fin de la semaine, l’évêque d’Ajaccio fut bien étonné lorsqu’un fantôme de prêtre entra dans son bureau et se jeta à ses pieds : « Monseigneur ! Envoyez-moi à Cayenne, mais plus à Aullène ! » Après quoi l’abbé Dupont, à bout de forces, s’effondra.

Alors l’évêque se fâcha : ces mécréants d’Aullène n’auront plus de curé ! Ils iront entendre la messe dans l’église de Petreto Bicchisano, à vingt kilomètres de là ! C’était la plus immédiate, la plus élémentaire, de leurs pénitences !

 

3 – La conversion

Elle fut rapide et catégorique. Les aullènois assemblés tinrent conseil et conclurent : « Monseigneur l’évêque a voulu nous faire la leçon en nous envoyant un petit curé tout neuf, sans connaissance de rien, un simple ustensile de messes basses ! Eh ! à qui tu causes, l’ami ? – Monseigneur ne veut pas nous rendre notre bon curé Parabelli Dominique, le vrai de vrai des bons curés ! Dans notre guerre, Monseigneur, le vaincu ce sera vous : NOUS NOUS FAISONS TOUS PROTESTANTS !!!

Les Eglises Réformées de France tenaient à Paris un synode ordinaire, lorsque leur président communiqua en séance plénière une lettre venue de Corse :

« Monsieur le Président des Eglises Réformées de France, nous avons l’honneur de vous informer que la population de notre village, Aullène, en Corse, vient de décider son appartenance au protestantisme. Après mûres réflexions, débats de conscience et douloureuses discussions, la totalité des habitants de notre commune a rompu ses attaches avec Rome et la hiérarchie catholique. Nous sommes conscients de notre faiblesse, de notre isolement, et nous souhaitons vivement qu’un pasteur accepte de venir parmi nous afin de nous enseigner la vraie foi et le pur Evangile. »

Nombre d’autres phrases enjolivaient la lettre et fournissaient des renseignements pratiques sur Aullène et sa région.

- « Il faut que l’un de nous réponde à cet appel ; pas un pasteur mondain, mais un vigoureux. Par hasard frère Reboul, ne te sens-tu pas concerné ? » L’interpellé, délégué des Églises d’Algérie où il exerçait son ministère, tenait en haute estime son collègue président : il réfléchit et, le troisième jour, fit connaître son acceptation.

Bourru, agressif et cordial – selon son habitude – Jean-Daniel Reboul débarqua à Aullène le 20 septembre 1903. Son épouse l’accompagnait.

 

4 – Le pasteur

Quand ils descendirent de la patache, le maire et deux adjoints, accompagnés de leurs épouses – tous en tenue du dimanche – avancèrent et souhaitèrent la bienvenue aux arrivants. Tout Aullène était sur la place. Le pasteur fit un signe :

« Mes frères et mes sœurs d’Aullène, je bénis Dieu de notre rencontre. Et l’accolade que ma femme et moi allons échanger avec monsieur le maire, sera le baiser de paix et de fraternité que nous recevons de vous et que nous adressons à vous tous, vieillards, adultes et enfants de ce beau village. »

La double accolade eut lieu sous les applaudissements de la foule, et des fleurs remplirent les bras de la « dame » du pasteur. Là-dessus, fendant la foule, arriva en courant, les bras tendus, Tino-le-Simplet.

- « Il est fada, mais pas méchant » prévint le maire.

- «Est-ce que tu m’aimes ? » demanda Tino, la mine inquiète.

- « Bien sûr que je t’aime ! »

Tino serra dans ses bras son nouvel ami et déclara : « Maintenant, j’ai deux copains : toi et le père Dumé ! »

- « C’est le nom que donne Tino à l’ancien curé. »

- « Qu’est devenu cet ancien curé ? »

- « Ecoutez, monsieur le pasteur, notre lettre n’a pas tout dit. A Paris, cela vous aurait paru inadmissible ; mais ici, peut-être pourrez-vous nous comprendre. Il y avait à Aullène … »

Pendant le récit les femmes étaient entrées dans le nouveau presbytère, la seule maison à balcon du village. La vue donnait à l’Est sur des montagnes boisées de pins, tandis que sur les pentes immédiates s’étageaient des bois de châtaigniers.

Dans la salle à manger la table était mise. Sur le fourneau mijotait un potage. Un poulet, une purée, des légumes étaient tenus au chaud …. Jean-Daniel Reboul branlait la tête, muet d’étonnement. Enfin remis de l’étrange récit, il déclara : « Vous m’avez donné un coup d’assommoir, monsieur le maire ! … Et je vous le revaudrai. Vous avez voulu vous placer sous la férule de Calvin ; vous serez servis. Le harnachement dont je vais vous charger ne sera pas commode à porter. Tout commence demain, car rien ni personne – que Dieu – ne parviendra désormais à me déraciner d’Aullène ! » - « Vous savez, et vous restez !... Merci, monsieur le pasteur. Nous avions tellement peur que,en apprenant, vous partiez !... Permettez que je l’annonce à tous ». Le maire se tourna vers ses concitoyens et dit d’une voix forte : « Il sait ! et il reste ! »

La joie parut sur les visages et le pasteur en fut ému. Il pensait : « Quelle qu’en soit la raison, ils sont heureux de ma venue ; puissé-je être à la hauteur de leur attente… »

Le dimanche 23 septembre 1903 le premier culte protestant fut tenu dans la grande salle de la mairie. Pas une chaise n’était vide.

Au même instant, dans l’église proche, des prêtres venus d’Ajaccio célébraient une messe solennelle. Mais l’édifice resta désert.

En soixante-douze heures, le pasteur et sa compagne avaient appris un cantique aux jeunes – et moins jeunes – d’Aullène. Ils chantèrent cet unique cantique trois fois au cours de l’office. Leur chant remplissait le village et même les voûtes sonores de l’église, couvrant la voix des prêtres solitaires.

 

Aullène s'est doté d'un temple protestant pour montrer à tous leur fierté, leur choix et aussi pour mettre à l'aise leur nouveau ministre du culte.

aullene.jpg

5 – Le fusil

Le nouveau prédicateur d’Aullène ne réjouissait pas tous les jours le cœur de ses paroissiens. Dans sa bouche, l’épée du Seigneur avait des pointes acérées.

Un dimanche, après le récit du meurtre d’Abel par son frère Caïn, il prit pour texte de sa méditation les versets 20 et 21 du chapitre 4 de la première épître de Jean : « Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu » et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur, car celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas ? Et nous avons de lui ce commandement : que celui qui aime Dieu aime aussi son frère ».

« Dans des temps anciens, Caïn tua son frère. Ce Caïn avait des qualités. Il était vigoureux, hardi, décidé. L’argent, les troupeaux de son frère Abel, ne l’intéressaient pas. Pourquoi donc se mit-il brusquement à le haïr ? Parce qu’il a ressenti une offense : Dieu a accueilli l’offrande d’Abel et il a refusé celle de Caïn. Il n’est pas un lâche, il n’avalera pas l’affront, il se vengera. Rien ni personne ne l’arrêtera. Il ne craint même pas ce Dieu qui protège Abel. Meurtrier, il ne se sentira pas coupable ; il aura exercé sa propre justice. Il pratique la vendetta. Il devient le premier bandit d’honneur ! » Un silence étouffant pesait sur l’assemblée.

« Alors que le loup ne dévore la brebis que poussé par la faim, l’homme tue pour venger sa vanité blessée. On raconte comme des hauts faits les exploits des nouveaux Caïn ! Croit-on que ce Dieu qui a maudit le meurtre d’Abel fermerait les yeux ? Lui qui n’a pas deux poids et deux mesures, mais une seule et même justice, ne condamnerait-il pas aussi fortement à l’aube du XXème siècle ce qu’il a condamné dans les temps anciens ? … »

La harangue pastorale dura une bonne heure … L’auditoire était médusé. A la sortie du culte, le maire Joseph Ambroggi vint trouver l’orateur : « Monsieur le pasteur, nous ne sommes pas des saints et nous le reconnaissons avec humilité ; mais vous nous massacrez ! Cela nous fait mal et nous en sommes malheureux ! »

- « De combien de bandits d’honneur s’honore la commune, monsieur le maire ? »

- « Je ne sais pas bien … »

- « Quelle famille d’Aullène n’a pas été atteinte par la vendetta, depuis le début du siècle écoulé ? »

Le maire demeura silencieux. Car, à cette époque, tout aullènois sorti de l’enfance possédait un fusil et ne s’en séparait – à la tête ou au pied de son lit – que pour dormir. Le fusil faisait partie de l’homme, avant le soulier, la veste ou le chapeau. Un homme sans fusil étonnait autant qu’une femme sans cheveux. En parodiant Molière, le montagnard corse pouvait dire : « du côté du fusil est la toute puissance ».

- « Pourquoi ce fusil pendu à votre épaule ? » demandait J.-D. Reboul.

- « On ne sait jamais ! » répondait immanquablement l’interrogé.

Alors, par des propos durs et des sermons sans complaisance, le pasteur rabotait de son mieux la carapace d’inconscience qui recouvrait les meilleures volontés du village.

Après deux ans de présence, il se demandait si tous ses efforts ne demeureraient pas vains. Il ignora jusqu’à son départ que son paroissien le plus attentif était l’ancien curé du village et la démarche qu’il entreprit : Les Versini de Vizzavona, parents et alliés, fêtaient le centième anniversaire de la vieille Catherine, l’ancêtre de tous les Versini, lorsqu’apparut Parabelli Dominique. Huit fusils chargés, braqués sur lui, ne l’arrêtèrent pas. Il avançait à pas lents, son « calibre douze » accroché à l’épaule.

Devant l’aïeule et son fils aîné, Auguste, il déposa son fusil : « C’est celui qui m’a servi … il est chargé de deux chevrotines semblables. Vous pouvez me tirer quand vous voudrez. Je veux être le dernier mort de la vendetta : chaque corse tué manque à la France. Voici une sacoche. Les lettres qu’elle contient vous innocenteront de ma mort. Adieu Catherine ! Adieu Auguste ! Adieu les Versini ! »

Le père Dumé repartit à pas lents vers le bois d’oliviers sauvages. Auguste jeta un coup d’œil circulaire : « Il y a soixante dix ans que j’assiste à des morts inutiles. Le curé Parabelli a raison : il doit être le dernier sacrifié à la coutume. Quant à moi, je renonce à la tradition avant sa mort. Je ne toucherai pas à cette arme. Que celui – ou celle – qui se sentira le droit d’abattre le meurtrier des jeunes gens, le fasse. Il ne faut plus être esclave de la tradition ; mais ce que vous aurez décidé dans votre conscience sera bien et ne méritera jamais le moindre reproche de l’un de nous ».

Auguste Versini prit sa mère par le bras et l’emmena vers la maison. Les jeunes – les moins de soixante ans – restèrent et discutèrent longtemps, à mi-voix.

Au petit matin, Auguste se leva et vint à la fenêtre respirer l’air frais de la montagne. Il vit que le fusil, avec la sacoche posée dessus, n’avait pas été touché.

 

6 – Le départ

La douleur entra dans la maison du pasteur : son épouse, l’affectueuse Madeleine, quitta cette terre. Elle ne fut pas ensevelie dans le petit cimetière d’Aullène – car ce cimetière était terre d’église : l’évêque n’autorisa pas que le corps de cette « hérétique » y reposa. – Cela importait peu à Jean-Daniel. La tombe fut creusée au-dessus de la localité, au bord de la route.

Le village fut rempli de chagrin.

Jean-Daniel demeura paralysé par la peine.

Lorsqu’au bout de trois semaines ses membres se délièrent et que sa langue retrouva sa fonction, il pensa que sa mission a Aullène s’achevait.

Le maire parla longtemps au pasteur, déchira à ses yeux le voile qui masquait la réalité et raconta la conduite du père Dumé.

« Nous tenons à vous parce que vous n’avez pas eu peur de nous étriller pour nous inculquer des vérités amères… Dans le village et hors du village on pense que la mort de votre chère dame a été le prix nécessaire pour que la vérité pénètre dans nos cœurs endurcis.

Dans le maquis on est moins fier : l’exemple de l’ancien curé d’Aullène fait réfléchir

Comme elle, vous allez nous laisser. Nous en sommes tristes, mais vous avez mis en nous de la braise … Nous vous attendrons patiemment : nous savons que vous reviendrez ».

Jean-Daniel rendit une dernière visite à la tombe de Madeleine. Les malles étaient chargées, la voiture à deux chevaux l’attendait. Dans la berline découverte qui allait l’emporter, il entonna le cantique de louange : « Grand Dieu, nous te bénissons – Nous célébrons tes louanges … » que reprirent en chœur les Aullènois.

A Sartène la voiture changea de chevaux et parvint à Ajaccio à la fin du jour. Le bateau ne partait qu’à la nuit, pour arriver à Marseille le lendemain matin. Le « Napoléon-Bonaparte » était à quai. Le voyageur avança vers la passerelle du navire. Un homme qui semblait examiner la mer, le chapeau enfoncé sur la tête, se dirigea vers lui.

Quand il fut proche, il se redressa et tira sa coiffure. Jean-Daniel avait vu ce visage à Aullène, mais il ne pouvait y mettre un nom, car l’homme avait toujours filé rapidement, dès la fin du culte …

-« Monsieur le pasteur, je me présente : Parabelli Dominique, ancien curé d’Aullène et meurtrier des frères Versini. Je suis un nouveau Caïn. Comme le brigand sur la croix, je me repends … Je sais que le sang de Jésus-Christ me purifie de tout péché. Je voudrais votre bénédiction ».

Le ton était haché, dur, mais non agressif.

Pour toute réponse le pasteur l’attira vers lui et l’embrassa : « Mon frère ! »

- Trois ans plus tard, le pasteur Reboul était de retour à Aullène.

                                                                  Charles REBOUL.

 

NB : Mon père, le pasteur Jean-Daniel REBOUL – le héros de cette histoire – est mort en 1915 : j’avais 6 mois. J’ai reconstitué le récit de mon mieux ; mais il est possible que des détails se révèlent inexacts. J’ai parfois complété des absences de connaissance par des vraisemblances… D’autre part, hormis ceux des lieux – et ceux du couple pastoral – tous les noms indiqués sont imaginaires, pour ne mettre en cause aucun des ancêtres des habitants de la localité d’Aullène.

        Le prêtre qui fut le point de départ de cette affaire, s’engagea dans l’armée française en 1914 et eut « au feu » une conduite exemplaire. Il mourut – m’a-t-on dit – vers 1925 à Sainte-Marie-Siché (région d’Ajaccio).

Note : Le mot « pinsoutou » (qui parle pointu) désigne tout Français du continent.

Article paru dans « ÉVANGILE ET LIBERTÉ », juin 1985 - aimablement transmis par Orso Viggensi, ermite à MOROSAGLIA (Castagniccia).

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9 août 2010 1 09 /08 /août /2010 14:54

En faisant du rangement, je suis tombée sur une petite feuille où j'avais écris quelques phrases, comme ça, pour les retenir.

Sauf que bien entendu, je ne retiens rien, et j'ai redécouverts ces phrases.

Alors je me suis dis ... mmm il faut que je les garde quelque part, mieux que ça, c'est à dire mieux que sur un bout de feuille déchiré.

Ce quelque part, c'est ici :

 

Ce n'est pas parce que c'est difficile que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas que c'est diffcile (Sénèque)

 

Eve=vie    Adam=terre

Eve est faite d'une côte d'Adam et non de terre.

Eve est née au paradis. Adam est né ailleurs.

Créée après, elle est plus achevée que lui.

 

La femme a été créée pour l'homme.

Si la femme n'avait pas existé, l'homme aurait demandé à Dieu de l'inventer. D'ailleurs c'est ce qu'il a fait.

La femme n'a rien demandé.

La femme est en grande partie une invention de l'homme.

 

eve-Dieu.jpgLa femme ! ce service que jadis, par le moyen de la désobéissance, elle a rendu à Dieu dans le paradis terrestre; cette entente profonde qui s'est établie entre elle et Lui.

 

La femme est un instrument de salut pour l'homme, sans que la réciproque apparaisse.

 

Le premier pécher, le pécher "originel" vient des hommes, il est contenu dans une phrase et non dans un acte.

Au début est toujours le verbe :

"C'est pas moi" dit l'homme en premier.

Il n'assume ses actes et même il fait pire, il dénonce

"C'est pas moi c'est elle".

"C'est pas moi" dit également la femme.

"C"est pas moi c'est le serpent".

et comme le serpent ne sait pas parler ....

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5 avril 2010 1 05 /04 /avril /2010 07:12

   Joyeuses fêtes avec Didie r Bénureau

 

 

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27 décembre 2008 6 27 /12 /décembre /2008 16:22

Oeildedieu Nous prions tous le même dieu.

Les musulmans, les chrétiens qu'ils soient catholiques, orthodoxes ou protestants et les juifs: tous prient le même Dieu.

Geoffroy a alors dit très justement :          

"et ils le savent ?"

 

Et oui, c'est bien ça le problème !

Pourquoi n'est-ce pas crié partout que ces trois religions prient le Dieu d'Abraham ?

 

Petit rappel historique très succinct :

Abraham a eu deux fils: Ismaël et Izaac.

- Les fils d'Ismaël n'ont pas écrit leur histoire jusqu'à l'arrivée du prophète Mahomet qui a dicté le coran.

Abraham_sacrifice_rembrandt_max Cela ne les a pas empêché d'avoir une histoire vieille comme le monde qui remonte à Abraham et qui s'est racontée de génération en génération. Pour preuve la fête du mouton qui a taversé les siècles et qui vient d'avoir lieu en novembre. Elle commémore le sacrifice d'Abraham. Abraham ayant sacrifié un mouton à la place de son fils Ismaël.

- Les fils d'Isaac ont écrit leur histoire, c'est la bible du judaïsme, improprement appelée ancien testament par les chrétiens. Du peuple juif est sorti Jésus, qui était juif.

- Jésus-Christ a fondé une nouvelle religion appelée christianisme, mais il n'a pas renié son Dieu, ni n'en a inventé un nouveau.

Abrahamstarscolor Ces trois grandes religions prient donc bien le même Dieu : le Dieu d'Abraham.   

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11 novembre 2008 2 11 /11 /novembre /2008 22:54

Pcheur_2 

Si cette histoire vous intéresse, je vous conseille ce livre.

Je conseille d'ailleurs tous les livres de Jean Raspail.

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20 avril 2008 7 20 /04 /avril /2008 08:16

Ceci est un peu la suite de la note sur l'iris jaune des marais.

Clovis J'aime bien Clovis.

On me l'a toujours décrit comme un sanguinaire qui n'hésitait pas à assassiner ses ennemis, mais

Mais c'est un roi qui s'intéressait aux fleurs sur les champs de bataille

C'est un roi plutôt beau avec ses cheveux longs, privilège des princes de race royale, signe évident de son droit à régner.

Il devint roi des Francs Salien à 15 ans. Il hérite du petit royaume de Tournai au nord des Romains.

Comme son père Childéric I, Clovis est un soldat et un vrai chef de guerre. Mais, contrairement à son père qui défendait les Romains, Clovis va les combattre.

Toute sa vie il n'aura de cesse d'agrandir son royaume.

Il est ainsi un peu notre père à tous : les Français.

D'origine païenne c'est lui qui prononça cette célèbre phrase : "Paris vaut bien une messe" avant de se faire baptiser le 25 décembre 496 par l'évêque Rémi à Reims. Et oui: il fallait absolument être chrétien pour devenir roi des français, on peut dire que pour lui ça vallait le coup de se convertir

En fait il choisi de se convertir grâce à un bien curieux troc entre lui et Dieu:

Au cours de la bataille de Tolbiac (aujourd’hui Zülpich, près de Cologne), Clovis fait vœux de se convertir au christianisme si et seulement si Jésus-Christ lui accorde la victoire.
Ayant été exaucé (il a gagné), Clovis accepte de suivre l’enseignement de saint Remi.

La France est la fille aînée de l'église grâce à la victoire de Tolbiac

Avant cela il y avait eu l'histoire du vase de Soisson, rappel de l'histoire du vase :

Après la prise de Soissons, Clovis essaye de soustraire un magnifique vase d’église, au butin que ses guerriers s’apprêtent à se partager. Il veut le rendre à un prélat, peut-être déjà Remi (le futur saint Remi), évêque de Reims, qui le réclame pour son église. (Sympa Clovis, pour un sanguinaire encore païen)
Furieux de cette entorse aux usages de la guerre, un des soldats préfère briser le vase plutôt que de le restituer.

Un an plus tard Clovis fait tomber l'épée de ce soldat et pendant qu'il  la ramasse, il lui fend la tête de sa propre hache, en disant "ainsi as-tu fait du vase à Soisson". On peut penser qu'il connaissait le visage de tous ses soldats ou que ce soldat là avait eu le don de l'énerver plusieur fois par sa bêtise.

Mort à 45 ans, son royaume est partagé entre tous ses fils : Thierry (fils d'un premier mariage), Clodomir, Childebert et Clotaire I.

Il est enterré à côté de Sainte Geneviève à Paris.

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11 avril 2008 5 11 /04 /avril /2008 19:48

Zeus Une autre question que je me suis posée durant mon enfance, était celle-ci :

Comment se fait-il, puisque qu'ils n'existent pas,

que les Grecs et les Romains soient arrivés à avoir la même mythologie, avec les mêmes Dieux faisant les mêmes choses ?

La réponse qui m'a tout de suite été répondue (contrairement à l'autre) est que les Romains se sont appropriés beaucoup de cultes, dont celui très complexe et évolué des Grecs.

Mais alors ?

Pourquoi avoir changé les noms ?

P.S. si vous tapez "dieux" dans images google, vous serez étonnées.

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22 mars 2008 6 22 /03 /mars /2008 23:33

Pques_mouic_2 Peu avant de décéder d'un cancer généralisé, une amie à moi avait fait confectionner ce pain d'épices.

Elle me l'avait fait parvenir par courrier depuis Strasbourg.

Cette maladie est tellement moche, terrible, invasive. Nicole en parlait jour après jour. Examen après examen. Chimio après chimio. Douleur après douleur. Dégradation après dégradation. Mon estomac se noue encore quand je pense à ce qu'elle a subit. Un calvaire.

Pâque est une fête importante, une fête joyeuse puisque l'on se souhaite une "joyeuse pâque".

Mais elle n'est pas une fête tout à fait très gaie.

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11 février 2008 1 11 /02 /février /2008 09:49

Islam_3

Parfois il faut tourner la tête, regarder ce qui se passe juste à côté et ne pas rester sans rien faire. Même si c'est pas facile.
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26 septembre 2007 3 26 /09 /septembre /2007 18:39

109si_ai0013_001Cette nuit c'est la pleine lune. Les fous vont s'agiter, les bébés vont naître, les marées seront plus fortes, beaucoup d'entre nous dormirons un peu moins que d'habitude, à partir de demain ça va être le moment d'aller chez le coiffeur et de planter ce qui doit prendre racine.

Mais savez-vous qu'il ne faut pas sortir cou nu les soirs de pleine lune ?6volrbd

J'ai appris ça cet été au marché de nuit, un soir de pleine lune pendant lequel, oh risque suprème ! je me promenais cou nu !

Ce doit être une très vieille croyance remise au goût du jour par les nouveaux adorateurs des pierres et des branches d'arbres, ces gens très chics, new age, qui ressortent d'on ne sait où des principes druidiques ou chamaniques que tout le monde croyait brûlés corps et bien par l'inquisition.

C'est ce soir, à vos colliers ;-)

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