Aujourd'hui je voudrais vous faire partager ce poème qui illustre assez bien la vie que je ne voulais surtout ne pas avoir : une vie stable où tout est prévu. Quelque part ce poème m'angoisse : ai-je réussi ?
Partir, c’est mourir un peu.
Mais rester, rester toujours…
Crois-tu que cela se peut ?
Un même pays tous les jours,
Les mots, les gestes en rengaine,
Les pas dans les pas remis.
Une vie prévue de fourmi,
Tracée au fil des semaines.
Tant creuser le même sillon
Qu’il en devient tombe !
Savoir lorsque la nuit tombe
Où chanteront les grillons.
Jamais le vent dans les voiles,
Jamais les amarres larguées,
Jamais sur la mer voguer,
Jamais la route des étoiles.
Dos tourné à l’horizon,
Se satisfaire du connu,
Dire l’ailleurs malvenu,
Clos dans sa propre prison.